Sur les 380 entreprises qui ont rejoint le label “Produit en Bretagne”, une grosse trentaine sont basées en Loire-Atlantique qui, rappelons-le, fait partie de la Bretagne historique. Des producteurs de cidre, de sel, d’andouille, c’est logique. Mais il y a aussi beaucoup plus surprenant !

“L’identité bretonne, elle s’est imposée à nous”, explique Jean-Philippe Douis, le créateur de Naoned, le fabricant de montures de lunettes © Radio France – Marion Fersing

Quand on pense au logo “Produit en Bretagne”, ce phare blanc sur fond bleu et jaune, on pense tout naturellement à du beurre, des sablés ou encore du cidre. On pense beaucoup moins naturellement à du Muscadet, des foreuses ou des stations d’épuration produit et fabriqués en Loire-Atlantique. C’est pourtant le cas. Sur les 380 entreprises qui ont adhéré au label, une grosse trentaine est basée dans le 44 et certaines font partie de filières plutôt inattendues.

” Géologiquement, notre Muscadet pousse sur le massif armoricain “

Première surprise, du Muscadet “produit en Bretagne”, celui du domaine des Frères Couillaud, à La-Regrippière, près de Vallet. L’un des associés, Vincent Dugué, est originaire de la Bretagne administrative et y est très attaché. Et aux clients qui s’étonne qu’il revendique l’appartenance bretonne d’un vin de Loire, voilà ce qu’il répond : “nous, nos vins, ils sont faits, géologiquement, sur le massif armoricain. Il n’empêche que la Loire passe à travers notre vignoble. Ces deux choses, moi, je ne veux pas les opposer. On a une identité Loire, mais pas que. Il faut aussi que cette identité bretonne, elle ressorte”. D’ailleurs, ce label “produit en Bretagne”, le domaine le met surtout en avant au niveau national et régional. Pour ses clients internationaux, il joue à fond la carte vins de Loire.

” Cette identité bretonne, elle fait vendre “

“Cette identité bretonne, elle fait vendre, il ne faut pas s’en cacher”, dit tout net Loïc Hénaff, le président du label. Des produits de bouche, mais pas seulement. En Loire-Atlantique, il compte parmi ses adhérents, entre autres, une société de nettoyage de silos, un cabinet d’avocats, un fabriquant de stations d’épuration ou encore un fabricant de foreuses, Ecofore, basé à Vigneux-de-Bretagne. “On met le label ‘produit en Bretagne’ sur nos foreuses ! Et ça amuse les clients”, raconte l’un des responsables. Plus sérieusement, c’est le moyen pour lui de se démarquer de ses concurrents italiens et allemands en mettant en avant son implication locale. C’est aussi ça la force du label poursuit Loïc Hénaff : “ce n’est pas qu’un produit de cette région, c’est un produit qui est fait dans cette région par ses habitants. On y met de l’humain, le savoir-faire, l’expérience, la qualité… Toutes les valeurs portées par les Bretons au sens large”.

” La fierté de pouvoir produire chez nous, sur notre territoire “

C’est exactement pour ça que Naoned, le fabricant de monture de lunettes 100% nantaises et 100% bretonnes a décidé de rejoindre le la label, il y a quelques mois. “C’est un label de très haute qualité, c’est aussi le moyen de faire savoir son savoir-faire”, explique son créateur, Jean-Philippe Douis. “La valeur que l’on porte, c’est la fierté territoriale, avant tout autre chose, la fierté de pouvoir produire chez nous, sur notre territoire, des lunettes. D’ailleurs, elles ont toutes leur petit nom breton. On ne cherche pas à faire du marketing avec Naoned, on cherche simplement à dire d’où l’on vient et la volonté qu’on a d’aller loin autour de la lunette fabriquée à Nantes, fabriquée en France. Il y a un vieux slogan qui dit ‘nos emplettes sont nos emplois’, on travaille avec des sous-traitants locaux. Ça permet aussi, autour de cette aventure territoriale, de dire aux consommateurs la provenance, la vraie provenance de leur produit”. Et de le dire aux acheteurs du monde entier puisque aujourd’hui, Naoned vend un peu partout, de Paris à New York en passant par Bruxelles et… Le Guilvinec ! Comme Naoned l’écrit avec fierté sur ses outils publicitaires.

Un réseau d’entreprises

“Ce label, c’est aussi un réseau qui permet à ses entreprises de se développer en travaillant ensemble”, conclut Loïc Hénaff. Jean-Philippe Douis confirme : c’est grâce à lui qu’il est, entre autres, entré en relation avec une entreprise spécialisée dans la traçabilité.

Marion Fersing – France Bleu Loire océan